LA STATION D'EPURATION MACROPHYTE DU PLAN D'AUPS
Dans le cadre de la loi sur l'eau de 2006 et face au danger de pollution de la nappe phréatique mère de la Sainte-Baume,
la commune du Plan d'Aups s'est dotée d'une station
d'épuration totalement écologique.
La station a été mise en service en mars 2006 et elle est prévue pour 1 500 habitants, extensible à 2 000.
photo Eric Barda
Son principe repose sur un réseau d'assainissement "unitaire", c'est à dire qu'il ne récupère pas les eaux de pluie contrairement à la station de Marseille, par exemple, qui traite les eaux usées plus les eaux de pluie.
photo Michel Degraeve
En cas d'orages, la station, ne recevant pas d'eau de pluie, ne débordera pas comme c'est, hélas, quelques fois le cas à Marseille.

Il existe quand même un déversoire d'urgence en cas de nécessité.

On doit parler d'ailleurs de réseau "d'eau usée" et non de "tout à l'égout".

En conséquence, il ne faut pas jeter
dans les éviers et toilettes des acides, des huiles, des lingettes ou de la javel, comme c'est déjà le cas
pour nos fosses septiques.

Le principe d'épuration repose sur des couches draînantes aérées par des roseaux.

La station est composée de 3 niveaux .

Les 2 premiers niveaux servent à filtrer les eaux usées grâce à des couches draînantes composées de graviers de plus en plus fins qui retiennent les boues.

Celles-ci représentent environ 1 cm par an et tout les 10 ou 15 ans elles sont raclées au godet et mises au compostage.

photo Michel Degraeve
Les roseaux n'ont pas de pouvoirs épuratoires.

Ils servent à aérer le sol afin que les boues
n'obstruent pas les graviers.

Lors du râclage des boues au godet tout les 10 ou 15 ans, les roseaux seront arrachés et des nouveaux replantés.

Les roseaux jaunissent en hiver.

Ils sont actuellement petits car la couche de boue est encore trop fine pour qu'ils se développent.

photo Michel Degraeve
Le niveau 3 est unique en France dans ce type de station,
il s'agit du filtre tertiaire d'abattement des germes pathogènes.

L'eau, débarrassée de ses boues par les 2 premiers niveaux de filtre, arrive encore chargée d'azote et de germes pathogènes.
Ceux-ci sont éliminés dans les 2 bacs du niveau 3 par projection de l'eau sur un lit de graviers sans roseaux.
Ces graviers comportent des bactéries qui mangent
les germes et l'azote.
Une rotation entre les 2 bacs est nécessaire chaque semaine afin d'obtenir un effet optimal.

photo Michel Degraeve
photo Eric Barda
L'eau qui sort de la station est propre, sans germes pathogènes, sans azotes
(donc pas de danger de prolifération d'algues) mais comportant
des phosphates qui ne sont pas filtrés.

Il est à noter, cependant, que bien que la station lors de l'élaboration de ce projet avec l'Agence de l'eau devait rejeter une eau de "qualité de rivière", les derniers contrôles effectués par l'APAVE (organisme de contrôle indépendant) donnent une eau de qualité "eau de baignade" comportant peu de phosphates sans que l'on ne sache exactement comment ... (d'après la revue Lou Plandalen d'aout 2007).

La loi sur l'eau est stricte et impose 2 contrôles police par an.

La station fonctionne en principe sans besoin d'énergie, sans odeur, sans bruit et nécessite qu'un entretien réduit (mauvaises herbes entre les roseaux à arracher à la main).

Le principe de fonctionnement repose sur 3 niveaux de graviers qui sont alimentés en eaux usées par un système de "chasse d'eau" totalement mécanique (lorsque la hauteur de l'eau d'un niveau de filtration est atteinte, celle-ci est envoyée dans le prochain niveau), le même principe que la chasse d'eau de nos WC.

Actuellement, vous pouvez observer des panneaux solaires sur le site.
Ceux-ci servent à alimenter une pompe qui sert à faire recirculer l'eau du niveau 2 au niveau 1 dans le but de faire pousser les roseaux le temps de la mise en route optimale de la station.
Après, elle ne servira plus et donc la station fonctionnera totalement sans énergie.

photos Michel Degraeve
Le raccordement du réseau d'assainissement à la station d'épuration a donné lieu à une Première Européenne (d'après la revue Lou Plandalen d'aout 2007) car il a fallu effectuer un forage horizontal de 30 cm de diamètre et de 350m de long, dont 173m de roche, à 24m de profondeur pour passer sous la route (CD80).
Un grand merci au maire du Plan d'Aups, Vincent Martinez, pour l'autorisation de visite ainsi qu'à Rémi Roggi, préposé à l'entretien de la station, pour la visite guidée.