du Moulin Blanc
Le parc est situé au pied de la Lare, massif qui fait partie de la Sainte-Baume,
au confluent de l'Huveaune et de son affluent, le Peyruis, qui prend sa source
au Pé des Buoù (Pied de Boeuf) à proximité du Plan
d'Aups. Ces rivières qui délimitent la propriété
ont rendu possible l'aménagement d'un réseau de canaux d'irrigation
ainsi que la création d'un petit lac riche de plusieurs espèces
de nymphéas.
C'est en 1851 que Monsieur de Drée dessina le parc du Moulin Blanc, à
la demande du Marquis Adolphe de Sapor-ta, quartaïeul des propriétaires
actuels. La plantation d'arbres commencée dès l'hiver 1851 se
poursuivit pendant une décennie. Elle fut l'objet de soins tout particuliers
du marquis et de son fils, Gaston de Saporta, dont nous évoquons ici
la vie et l'oeuvre. De génération en génération,
le parc fut maintenu dans sa beauté et dans l'orientation souhaitée
par ses créateurs. La plupart des arbres, datant des premières
plantations, sont largement centenaires. L'ensemble constitue un jardin anglais
rendu très harmonieux par la variété des perspectives due
au vallonnement du terrain (notre couverture).
Parmi les espèces les plus remarquables de cet arboretum, on trouve une
collection de conifères (séquoias sem-pervirens qui dépassent
35 m, cyprès chauves, pins laricio, pitchpins, ifs...) de hêtres
(fagus silvatica de 3 m de périmètre, hêtres pourpres, hêtres
pleureurs), des liquidambars, un tulipier de Virginie, un oranger des Osages,
un grand nombre de magnolias grandiflo-ras, diverses espèces de platanes,
etc.. Un espace appelé "la Petite Sainte-Baume" rassemble les
plus beaux spécimens d'espèces présentes sur le massif
: hêtres, ifs, tilleuls, houx...
Une étonnante bambouseraie (notre photo), particulièrement prolifique,
occupe le milieu de la prairie, au centre de la propriété.
Les descendants de Gaston, marquis de Saporta, ont le projet d'ouvrir au public
le parc botanique du Moulin Blanc. Ils espèrent réaliser ce projet
en 1997. D'ores et déjà, des visites en groupe peuvent être
organisées sur rendez-vous.
Nous vous invitons à vous renseigner
auprès de l'Ecomusée du Pays Sainte-
Baume » 04.42.04.54.05. O
Gaston de Saporta entre à l'Académie d'Aix-en-Provence le 17 avril
1866. Depuis trois générations, quatre membres de sa famille l'ont
précédé et son grand-père maternel en a été
l'un des membres fondateurs en 1808.
Il en devient le Président trois ans plus tard, en 1869, il le sera de
nouveau en 1882, puis encore en 1894. Dans les intervalles, à partir
de 1877, il est le secrétaire perpétuel pour les Sciences.
Les travaux qui lui ont valu l'honneur d'entrer à l'Académie ne
sont pas ignorés d'autres sociétés savantes et il est remarquable
de voir s'étendre son rayonnement au fil des années. Il sera membre
d'une vingtaine, titulaire, ou associé, ou correspondant, d'abord dans
des villes proches, Montpellier, Le Puy-en-Velay, Lyon, puis sur toute la France
et on débordera vite les frontières. Ce seront les Académies
de Bavière, de Vénétie, d'Espagne, d'Angleterre qui l'accueilleront
et, à l'extrême, l'Académie des Sciences naturelles de Philadelphie.
En 1876, il est fait chevalier de la Légion d'honneur et il devient membre
correspondant de l'Académie des Sciences. En 1894, on lui propose d'être
candidat à cette prestigieuse assemblée; sa santé -quelques
troubles cardiaques se manifestent - ne lui permet pas d'envisager des voyages
ou de s'installer à Paris.
Le 26 janvier 1895, dans la matinée, alors qu'il travaille à des
dessins de feuilles, il est emporté par une crise cardiaque.
C'est avec beaucoup d'humilité et de plaisir que j'ai découvert
son oeuvre, qui mériterait d'autres études. Je souhaite vous avoir
fait partager mon admiration pour ce savant exceptionnel à la personnalité
si attachante, et je laisse pour conclure la parole à Albert Gaudry,
avec lequel il a mené des travaux parallèles en grande communauté
d'opinions: "La belle stature de Saporta, ses manières toujours
d'une distinction parfaite se conciliaient avec une bienveillance qui le rendait
tout à fait séduisant. Il était si naturellement grand
seigneur qu'il n'avait nul besoin de tâcher de le paraître."
André Bailly