Editorial

Un grand scientifique
de Saint-Zacharie :
Gaston de Saporta

De la fontaine à la table

Mazaugues, de l'eau
et des hommes


un hold-up à Pont-de-Joux


Les fours à chaux de la Sainte-Baume

un ancien four à cade
mis au jour à Siou-Blanc


Le Plan d'Aups,
cité minière

Internet

Nouvelles brèves
du Pays Sainte-Baume

L'amo de la terro

L'Estello de Vède


Anecdotes du Pays
Sainte-Baume

Question de définition

Un stage chez les Amis
de la Cuisine Provencale

L'Ecomusée
du Pays Sainte-Baume :
un outil pédagogique régional
 
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des êtres hu
mains suit le
cours des ri
vières; elle part
des sources
jaillissant du
creux des col
lines. Les
hommes ont vite
compris que le
site de Ma-
zaugues était à
ce point de vue
exceptionnel.
D'après l'abbé
Saglietto, les
baumes du
drams, de Saint-
Michel, de
l'Ubac, de l'Her-
bette ont été ha-
bitées par des
hommes préhis
toriques, chas
seurs, pêcheurs,
cueilleurs non
sédentaires. On
retrouve dans
ces sites des
traces de leur
passage depuis
10.000 ans avant
notre ère.
La rivière, c'est l'endroit où le chasseur épie et choisit sa proie parmi les animaux sauvages qui viennent s'y abreuver.
A l'époque néolithique, les occupants du sol deviennent progressivement sédentaires; ils sont encore chasseurs mais commencent la domestication des animaux et de la terre; ils vont être bergers de petits troupeaux et agriculteurs cultivant avec des outils rudimentaires les terres légères des alentours des sources et des berges des rivières. Leurs habitats sont des grottes et des hameaux de cabanes.
C'est la population ligure qui oc-

cupe le sud-est de la Gaule - et par conséquent la Provence - et la Lombardie à l'Age du Fer (à partir de 500 ans avant notre ère). De cette époque date l'oppidum de Meynarguet-te dont le nom pourrait signifier mai-nada, troupe au service d'un seigneur.
Pour les civilisations païennes, les sources sont des divinités qui ont la propriété de guérir les blessures et de ranimer les guerriers morts au combat. L'eau fraîche de la source conduit ceux qui la boivent au royaume des héros.
La source est origine de la vie, de la puissance, de la grâce, du bonheur; elle est aussi mémoire, mère de la connaissance, lieu sacré du savoir.
A l'époque romaine, la forêt de la Sainte-Baume est déjà un haut-lieu de culte, culte de la nature, des arbres, des sources. Le poète latin Lucain (39-65) commente, dans sa Pharsale, cette étrange croyance : "il y a un bois sacré qui, depuis un âge très reculé, n'a jamais été profané et entoure de ses rameaux entrelacés un air téné-

breux et des ombres glacées impénétrable au soleil...une eau abondante tombe des sources noires... Les peuples n'approchent pas de ce lieu pour y rendre leur culte, ils l'ont cédé aux dieux. Que Phébus soit au milieu de sa course ou qu'une nuit sombre occupe le ciel, le prêtre lui-même en redoute l'accès et craint de surprendre le maître de ce bois".
Ce culte sans image répond à une spiritualité primitive qui se traduit par l'adoration des nomina, c'est-à-dire de la force sacrée naturelle.
La relation établie entre l'homme et l'eau va se modifier au cours du temps, l'homme décidant, comme il l'a fait avec la terre, de la mettre à son service, de la domestiquer, de la maîtriser.
Durant la période gallo-romaine, les besoins en eau vont devenir plus importants, aussi bien pour les habitants que pour les animaux et les cultures. La villa gallo-romaine est une véritable petite ville. D'une part, il y a la villa urbana avec ses pièces ouvertes pour l'été, ses chambres, ses thermes, son temple et autres dépendances domestiques; d'autre part la villa rustica qui se compose des étables, des écuries, des moulins, des huileries, des greniers, des granges, des ateliers et des communs pour le personnel. C'est le début de la domestication et de l'exploitation de l'eau. Les hommes vont irriguer les terres pour développer leurs cultures puis, pour transformer la matière, ils vont avoir besoin d'une force. Ils disposent de celle de leur corps, mais elle s'avère insuffisante pour actionner les meules des moulins. Ils maîtriseront donc l'énergie contenue par l'eau des rivières.
Il est à peu près certain que, dès le IVème siècle de notre ère, il y ait eu plusieurs villae sur le territoire de Ma-zaugues : la Caire de Sarrasin, le Cros de Guirand, la Venelle, le Cros de Girard, Sabatier, le Cros du Fray, Mout-tenez-sur-Agnis... Toutes ces exploitations n'avaient pas la même importance. Certaines étaient très modestes. Les plus importantes exigeaient une alimentation en eau conséquente : c'est le cas de la Villa Matalica située