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ment vernissé à l'extérieur au Moyen-Age, le pichet est ensuite vernissé à l'intérieur. Après engobage, la poterie est couverte d'une glaçure à l'alqui-foux qui ne couvre généralement à l'extérieur que le col et le haut de la panse; seules les poteries qualifiées de fines sont entièrement vernissées.
Au cours du XVIème siècle apparaît une nouvelle forme qui diffère de l'aspect général du pichet : le col tend à disparaître pour ne garder qu'une lèvre épaisse; le bec pincé est remplacé par un bec tabulaire implanté sur le haut de la panse, l'anse latérale se raccourcit et une nouvelle et forte anse enjambe l'embouchure. Appelée dourgo en provençal, la cruche apparaît presque simultanément sur les sites archéologiques de l'Armagnac et dans le catalogue des potiers de Fré-jus. Sa production sera rapidement poursuivie par les ateliers de la vallée de l'Huveaune ainsi que par ceux de la basse-vallée du Rhône. Mais les volumes restent modestes, ne dépassant généralement pas les 2 litres de capacité. Cette cruche n'est pas sans rappeler la dorca médiévale à large panse globulaire et bec tabulaire; elle ne diffère que par une deuxième anse à l'arrière du pégal auvergnat (Fig.4), du paol catalan ou de la broccha ligure.

que haute, qui caractérise les productions depuis le Bas-Quercy jusqu'aux Landes; elle est nommée dorna en Gascogne.

10cm
La découverte de cruches dans les citernes abandonnées et au fond des puits indique clairement la fonction de ces ustensiles; c'est ensuite sur la table qu'elles usent leur fond à être sans cesse inclinées pour remplir les gobelets. Au XIXème siècle, la cruche prend du volume et, posée sur la tête d'altières méridionales, elle devient le symbole iconographique de la provençale vaquant à sa tâche quotidienne (Fig.5).

Bibliographie
Jean-Louis Vaysettes
Les potiers de terre de Saint-Jean-de-Fos, Millau, 1987.
Christine Becker et alia
Les fouilles de la place Antonin Poncet à Lyon Archéologie de Midi Médiéval, tome 2,1984.
Jacques Lapart
Une fouille de sauvetage au quartier
de la Treille à Auch (Gers)
Archéologie du Midi Médiéval, tome 2,1984.
Lucien Bayrou et alia
L'église Sainte-Marie de Peyrepertuse Archéologie du Midi Médiéval, tome 8/9,1990/91.
J.Corredor-Matheos, Jordi Gumi
Ceramica popular Catalana Edicions62,1978.
Emili Sempere, Joaquim Castells
La ternssa catalana
Terra Nostra I ¦ Nou Art Thor, 1985.
Tiziano Mannoni
La Ceramica d'uso commune in Liguria
prima del secolo XIX. - Atti III Convegno Inter-
nazionale délia Ceramica - Savona 1970.
Alain Costes
La Dourne en Gascogne et Languedoc Revue de Comminges, tome CVB" 1er trimestre 1992.
François Carrazé, Daniel Brentchaloff
Una producciô de gerros de barca a Fréjus al segle
xvn.
Butlleti Informatiu de Ceramica - n°58,1995.

Fig.5 Cruche de la vallée de l'Huveaune XIXème/XXème siècle.
10cm
Fig.4
Pégal auvergnat
XIXème siècle
Enfin, notons une variante remarquable de la cruche, bien plus large

Dans ses premières expressions, la cruche est ronde, massive, surmontée d'une anse écrasée. Elle conservera cette forme jusqu'à nos jours dans certains ateliers du Bas-Dauphiné et du Lauraguais. A Castelnaudary, elle adopte le qualificatif de forme Beau-caire (Fig.6), sans doute en référence à une clientèle de la célèbre foire où se réalisait une part du marché de la poterie du midi méditerranéen, mais aussi pour la différencier de la large cruche plate, la dourne, dont la production la plus orientale se situe également en Lauraguais, à Saint-Papoul.

10cm
Fig.6
Cruche "Beaucaire"
du Lauraguais
XIXème/XXème siècle.